PARIS: LES "CADENAS D'AMOUR" DU PONT DES ARTS RETIRéS LA NUIT PAR DES RIVERAINS EXCéDéS

Plusieurs riverains enlèvent régulièrement les cadenas scellés sur la passerelle à la nuit tombée. Le Parisien les a suivis dans leur initiative et leur combat pour protéger le patrimoine parisien.

Le pont des Arts et ses cadenas, une histoire d'amour qui ne plaît pas à tout le monde. En 2015, Paris avait retiré les cadenas du pont des Arts pour des raisons de sécurité. Depuis, pour dissuader les amoureux de poser des verrous sur le pont, des panneaux ont été installés. Néanmoins, la tradition perdure et les touristes continuent à sceller leur amour sur le mythique édifice.

Alors, la nuit tombée, certains sortent les pinces et les barres de fer. Le Parisien a suivi des riverains excédés. Parmi eux, Guy vient régulièrement retirer les verrous du pont, prônant l'amour du patrimoine.

La passerelle est classée monument historique depuis 1975, et, pour ces riverains anti-cadenas, l'installation des verrous est tout simplement une destruction du patrimoine. "C’est une initiative saine et simple, comme ramasser les déchets en bas de chez soi", confie l'un d'eux au Parisien.

"Les traditions ont la vie dure"

Si certains touristes sont compréhensifs et que d'autres préfèrent ignorer ces nettoyages nocturnes, il y en a qui pour qui ces initiatives ne passent pas: les vendeurs à la sauvette de cadenas. Un d'entre eux en particulier est devenu la cible des riverains. Selon eux, il a le "monopole de la vente de cadenas ici depuis 2013".

Ce dernier "piège" notamment des lampadaires avec des antivols pour que les touristes puissent y accrocher des cadenas. Riverains et vendeur de cadenas mènent donc un combat sans fin: quand l'un aide à mettre des cadenas, les autres les enlèvent et ainsi de suite.

"Même pas 24 heures après un grand nettoyage des lampadaires du pont des Arts, tous les lampadaires nettoyés hier sont repiégés", fustige par exemple l'association des amis des ponts piétons de Paris sur X.

Guy et les partisans de sa cause soufflent. Le nettoyage qu'ils font encore et encore, est "le travail de la ville", estiment-ils. Le maire de Paris Centre Ariel Weil a admis au Parisien connaître le vendeur à la sauvette qui donne du fil à retordre au riverain, mais estime que le sujet est "compliqué à piloter".

"Il n’y a pas péril en la demeure, mais ce n’est pas beau (...)", indique l'élu au quotidien parisien. "Comme les pièces dans la fontaine de Trevi à Rome, les traditions ont la vie dure."

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